« Naked in the House »

« Naked in the House » était un concours de photographie qui a eu lieu de 2000 à 2005. Les meilleurs photographes du Canada étaient invités dans un lieu secret et avaient une heure pour photographier un modèle nu mystère — un appareil photo, un objectif, une pellicule, et uniquement de la lumière naturelle.

En 2007, je suis tombé sur une rediffusion de l’émission à la télé, tard dans la nuit. J’étais encore débutant à l’époque, je photographiais des bâtiments vides et des paysages silencieux. L’idée de photographier des gens (et surtout des gens nus) me terrifiait. Mon anxiété sociale y veillait. Avance rapide de dix-huit ans, et me voilà dans un appartement magnifique à Milton-Parc en train de faire exactement ça.

Cette version moderne est plus souple. On n’est plus limité à un seul objectif ou une pellicule (ce qui restreindrait énormément les participants à l’ère du numérique), mais il y a toujours une contrainte : les images doivent être remises avant de partir, et aucune retouche n’est autorisée. Cela signifie photographier en JPEG direct, ce que je n’ai pas fait depuis… eh bien, probablement avant même d’avoir vu l’émission.

C’est une sensation étrangement grisante de savoir que chaque image que je prends durant les soixante prochaines minutes est définitive. Pas de fichier RAW comme filet de sécurité. Pas de sauvetage via Lightroom. Juste ce qui sort de l’appareil. Comme marcher sur un fil sans harnais. Ah ! Il ne faut pas que j’oublie de régler ma balance des blancs.

Ciara, l’organisatrice, m’accueille à la porte. On prend rapidement des nouvelles en montant les escaliers vers l’appartement. Elle ouvre la porte, me présente à Cassandra, le modèle et… c’est parti !

Je fais un repérage rapide de l’espace. Le temps est compté. Je mets au point un plan.

Premier arrêt : la salle de bain. Carrelage blanc avec bordures noires, grandes fenêtres, plantes luxuriantes et une baignoire immense. Des dizaines de bougies diffusent une lueur chaude, contrastant avec la lumière grise et froide du jour. Contraste parfait. Je prends des nus artistiques ainsi que des portraits glamour plus doux.

Au bout de vingt-cinq minutes, on passe au bureau. Il y a un piano droit sur lequel le modèle peut s’appuyer. Une grande plante me permet de composer des images intéressantes et de mettre en valeur certaines parties du corps. Il y a aussi une grande porte-patio avec des rideaux transparents, parfaits pour des silhouettes.

Dernier arrêt : l’entrée. Il y a un puits de lumière, des ouvertures en arc et des œuvres d’art audacieuses. Je passe à mon objectif grand-angle et photographie en contre-plongée pour accentuer les lignes et l’architecture. Je veux qu’elle ait l’air d’une statue, plus grande que nature dans cet espace dramatique.

L’heure passe à toute vitesse. Mais j’ai suivi le plan, visité chaque endroit et gardé le rythme.

Je rends ma carte SD. Pas de retouches. Pas de reprises. Juste une vision brute (mais en JPEG).

Je suis content de ce que j’ai obtenu.

Maintenant, il est temps de rentrer chez moi et de commencer la partie la plus brutale du processus : choisir quoi soumettre.

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